Combattre le travail des enfants au Maroc par la création d’un environnement favorable et la réalisation d’actions directes en zones rurales

Publié le par Mohamed Zainabi

Localisation : National, Milieu rural (Régions rurales du Gharb et de Taroudant)

Bailleur de fonds : Gouvernement Américain (USDOL)

Durée : Lancement : 1er Janvier 2004 - Clôture : 31 Décembre 2006

Bénéficiaires directs

5.000 enfants au total seront ciblés pour être retirés ou empêchés d’effectuer des travaux abusifs et/ou dangereux, par le biais de la disposition sur les services scolaires et extrascolaires suite à une action directe du projet. 2.500 enfants parmi ce total de 5.000 seront retirés du travail et 2.500 seront empêchés d'être engagés dans le travail des enfants.

Le retrait des enfants des PFTE seront la conséquence d'une combinaison des activités du projet. Les communautés seront mobilisées pour faciliter l'identification des enfants en situation dangereuse ; les familles seront sensibilisées sur les conséquences négatives du travail des enfants et seront assistées pour améliorer leur revenu ; un Système de Surveillance du Travail des Enfants sera créé et des services éducatifs seront fournis aux enfants. L'inscription à l'école ou dans un programme d’enseignement extrascolaire et/ou de formation professionnelle sera considérée comme une amélioration de la situation de l'enfant. Cependant, le projet comprendra qu'un enfant a été « retiré » seulement s'il ne se trouve plus dans une situation qui pourrait être classifiée comme travail d'enfants abusif -- par exemple la réduction de ses heures de travail à un niveau approprié, la conformité avec les lois sur l'âge minimal, et les conditions d'exposition à un travail dangereux étant supprimées. Ces informations seront fournies grâce aux mécanismes de surveillance établis par le projet.

Les activités de sensibilisation de l’IPEC souligneront l'importance pour les enfants d'avoir suffisamment de repos et de temps pour les loisirs afin d'arriver à de bonnes performances scolaires. Les projets de développement communautaire auront le potentiel de créer des opportunités pour les activités de loisirs pour la communauté (par exemple la création d'un terrain de jeu pour la communauté). Les activités de sensibilisation informeront également les parents en ce qui concerne les activités qui sont particulièrement dangereuses pour les enfants (par exemple le contact avec les pesticides) et les décourageront de continuer à exposer leurs enfants à des risques.

Les comités villageois de surveillance seront créés en tant que partie du SSTE. Leur rôle sera d'identifier les enfants qui sont impliqués dans un travail particulièrement dangereux et de proposer des interventions en plus des programmes éducatifs.

Des études préliminaires seront menées pendant le premier trimestre de 2004. Les chiffres dans la section du groupe ciblé sont basés sur des estimations par le Ministère des Statistiques concernant le nombre de travailleurs enfants dans les régions ciblées et sur les estimations du MENJ concernant le nombre d'enfants non scolarisés dans les régions ciblées.

La totalité des 5.000 garçons et filles devant être ciblés par le projet dans les régions du Gharb et Taroudant bénéficieront de services éducatifs et/ou de formation qui feront partie de l'une des catégories suivantes (pour les objectifs du ciblage, les catégories ci-dessous sont mutuellement exclusives et par conséquent un enfant n'apparaît qu'une seule fois même si plus d'un type de services éducatifs sera fourni) :

  • Catégorie 1 : Enseignement extrascolaire ou alphabétisation de base comme cela a été expliqué, par l'inscription dans les cours d'enseignement fournis par le projet. Ces cours peuvent inclure : des cours transitionnels, de mise à niveau ou d'alphabétisation, de façon à ce que l'enfant puisse être intégré dans les écoles régulières et/ou participer dans les activités de formation professionnelle.

1.000 enfants à risque âgés de 4 à 6 ans, dont 50 % au moins seront des filles, se verront intégrés dans les programmes préscolaires financés par ce programme. L'aide pour les programmes préscolaires est conçue afin de faciliter l'entrée sans heurts des jeunes enfants dans le système d’enseignement régulier grâce à des activités préparatoires et en les retirant de leur famille pendant les heures scolaires avant même qu'ils ne soient en mesure de contribuer de façon significative à l'économie du ménage par leur travail.

1.500 travailleurs enfants âgés entre 9 et 12 ans, dont 50 % au moins seront des filles, seront retirés d'un travail abusif et/ou dangereux et intégrés dans des programmes d’enseignement extrascolaire avec le but de les intégrer dans le système d’enseignement régulier. 800 adolescents âgés entre 13 et 17 ans, dont 50 % au moins seront des filles, seront retirés d'un travail abusif et/ou dangereux par l'amélioration de leurs conditions de travail et seront intégrés dans les programmes d'enseignement extrascolaire.

  • Catégorie 2 : Formation ou préparation professionnelle ou acquisition de nouvelles compétences comme cela a été expliqué, par l'intégration dans ces cours de formation financés par le programme afin de développer une compétence particulière.

200 adolescents, âgés entre 13 et 17 ans, dont 50 % au moins seront des filles, seront retirés d'un travail abusif et/ou dangereux et recevront une certaine forme de formation professionnelle financée directement par le programme et associée à une composante d'enseignement de base.

  • Catégorie 3 : Réorientation uniquement vers le système d'enseignement régulier, ou aux programmes d'enseignement extrascolaire, professionnel, préparatoire ou d'acquisition de nouvelles compétences mises en application par d'autres organisations, après avoir obtenu l'assistance du projet afin de leur permettre l'inscription. L'assistance fournie par le projet pourrait inclure un ou plusieurs des services suivants : la fourniture de nourriture, d'uniformes, de livres, de matériel didactique, d'allocations ou d'autres types de subventions qui permettent à l'enfant d'être inscrit dans l'enseignement.

1.500 enfants exposés au risque d’être intégrés dans le monde du travail, âgés entre 6 et 9 ans, seront inscrits directement dans le système d'enseignement régulier grâce à des programmes d'assistance ciblée fournis par le programme. L'assistance ciblée pourrait inclure l’aide dans le processus d'obtention des documents administratifs nécessaires pour l'inscription scolaire et, dans le cas des enfants les plus dépourvus, une aide matérielle pour le matériel didactique.

Le projet apportera également un avantage à:

- 1.000 familles dans les communautés ciblées, qui seront orientés vers les programmes générateurs de revenus et/ou les programmes d'acquisition de compétences mises en application par d'autres organisations.

- 40 villages bénéficieront d'une ou de plusieurs activités de développement communautaire directement financées par le programme. Les activités de développement communautaire pourraient comprendre l'approvisionnement en eau, des cours d'alphabétisation, l'amélioration des infrastructures scolaires, la création d'activité de loisirs et/ou d'autres activités qui pourraient être proposées par les communautés locales.



Bénéficiaires indirects

Les interventions au niveau national (information, sensibilisation et mobilisation sociale, développement de compétences des acteurs nationaux clés) apporteront un a vantage indirect à tous les travailleurs enfants :

· La base de connaissances élargie permettra aux décideurs de mieux comprendre les caractéristiques du travail des enfants et de savoir comment cibler le problème avec davantage de précision. L'on aura en particulier davantage de connaissances sur les caractéristiques et l'emplacement des PFTE dans le Royaume.

· Une prise de conscience publique plus approfondie du problème et des échanges ciblés d'informations (ONG, délégués provinciaux du MENJ, membres des médias) contribueront à la mobilisation des ressources pour combattre le travail des enfants.

· Les activités de développement des compétences permettront aux acteurs clés au niveau national, provincial et local, tels que les membres des équipes des ministères du travail (par exemple les inspecteurs de travail), de l'éducation et du bien-être social de même que les autorités locales, de faire un meilleur travail d'identification, de surveillance et de fourniture de services de protection sociale aux travailleurs enfants.

· Au niveau des programmes d'actions directes, 20 villages seront ciblés dans chacune des deux régions. Chaque village bénéficiera d'au moins une activité de développement communautaire dont bénéficiera le village entier.

· La création de deux comités régionaux de direction avantagera indirectement les travailleurs enfants dans les villages non ciblés par les programmes d'actions directe en sensibilisant les délégués régionaux sur le problème du travail des enfants dans leur région et en les informant au sujet d'approches potentielles pour traiter le problème. .

· Les améliorations effectuées grâce aux tests de l’IPEC et à l'adaptation du matériel didactique ciblé sur les enfants ruraux dans les programmes d'enseignement extrascolaire seront avantageuses pour les participants futurs dans le programme.


Les partenaires

La constitution d'alliances au niveau national contribue à créer un environnement propice pour le développement des efforts nationaux contre les PFTE.

Seront partenaires ceux qui mèneront des activités complémentaires contre le travail des enfants, tels que les agences associées des Nations Unies, les services gouvernementaux et les organisations non-gouvernementales, ou qui mettront en application des activités spécifiques dans le cadre de ce programme, tels que les consultants individuels, les sociétés de conseil, les instituts de recherche, les entreprises de communication et d'autres organisations. Ils seront choisis sur la base de leur expérience dans le domaine et de leur engagement quant aux objectifs du programme.

A chaque fois que cela est possible, les institutions « DPnet et HCLnet » seront prises à contribution afin d'encourager la durabilité. Pour la mise en application des composantes du renforcement institutionnel, l'on aura recours à l'assistance d'experts dans les questions identifiées, et le travail sera effectué en étroite collaboration avec les institutions publiques compétentes.

Le système de surveillance du travail des enfants (SSTE), qui sera conçu au début du programme, intégrera dans un seul cadre un certain nombre de partenaires y compris le corps d'inspecteurs existant et d'autres agences officielles compétentes au niveau provincial de même que des représentants du gouvernement local et les membres de la communauté dans les régions ciblées. Après avoir effectué un test pilote du SSTE, les directeurs au niveau national des mêmes ministères bénéficieront d'une formation destinée à généraliser dans tout le pays les systèmes de surveillance du travail des enfants.

Un certain nombre d'agences non-gouvernementales mettront en oeuvre la composante de l'action directe. Ces organisations seront sélectionnées sur la base de la connaissance des communautés et de leur expertise et capacité de fournir des services à la population ciblée. D'autres partenaires importants sont les organisations/institutions disposant de programmes de coopération technique étroitement liée au travail des enfants. L'IPEC coordonnera avec d'autres organisations qui travaillent au Maroc sur les questions du travail des enfants afin de garantir que les stratégies proposées et les programmes d'action sont complémentaires et que les ressources sont employées de manière à avoir un maximum d'impact. En particulier, l'IPEC continuera sa collaboration avec l'UNICEF et la Banque Mondiale dans la phase II de l'initiative Comprendre le Travail des Enfants et travaillera avec les destinataires de la subvention de l’USDOL pour l'Éducation et le Travail des Enfants en faveur du Maroc qui sera annoncée sous peu. Pour assurer la coordination, l'on examinera la possibilité d'un cofinancement d'un certain nombre d'activités afin d'augmenter la couverture et l'impact. Quelques activités conjointes pourraient inclure des ateliers de formation et des campagnes de sensibilisation. L'IPEC est également en pourparlers avec d'autres bailleurs de fonds dont les contributions, si elles sont obtenues, seront utilisées pour renforcer la composante éducative de ce programme.




Composantes du Programme

Ce projet est constitué de deux composantes majeures:

La première est un effort à l'échelon national pour créer un environnement propice pour le développement d'efforts durables à long terme contre les PFTE au Maroc.

Cette composante comprend trois sous-composantes :

(1) sensibilisation au niveau national ;

(2) développement de la base de connaissances sur le travail des enfants et en particulier sur les PFTE

(3) développement des compétences des acteurs clés.

La deuxième composante majeure est un programme d'action directe pour montrer les approches réussies en vue de l'élimination des PFTE dans les zones rurales.

Les programmes d'action directe intégrés dans le rural seront développés dans les zones dans lesquelles on trouve une incidence élevée du travail rural des enfants : le Gharb, sur la côte atlantique du Maroc au nord de Kénitra, et Taroudant, dans la région sud du Drâa Souss Massa, à l'est d'Agadir.

Publié dans Programme rural

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<br /> <br /> vous faites un bon travailn bon courage :)<br /> <br /> <br /> <br />
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